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Initiation à l'alpinisme, volet 3
Nous y sommes. Ce samedi 5 juillet, c’est au restaurant du barrage de Moiry que se retrouve une joyeuse troupe prête à s’initier à l’alpinisme dans le cadre du module final du CAS prévôtoise. Après un petit café pour les uns et un croissant pour les gourmands, Mario, notre dévoué chef de course, nous présente l’objectif majeur de ce beau week-end: le Pigne de la Lé, culminant à 3396 mètres d’altitude, là-bas, au fond de la vallée.
Il fait beau dehors, c’est l’heure pour aller grimper!
En plus du groupe de base, nous pouvons compter sur deux autres chefs de course aguerris pour nous épauler, Mélanie et Florent – merci à vous ! – ainsi que sur des rescapés des éditions précédentes qui, la faute à la météo, n’avaient pas pu rejoindre le pinacle de leur initiation. Voilà pour la revue des troupes. En avant, marche!
Après un petit détour par le glacier de Moiry via sa moraine ouest, une pause gourmande, quelques exercices rafraîchissants, la découverte d’une vis à glace abandonnée et une montée bien sèche, nous voilà arrivés à la cabane cinq étoiles. Avec ses immenses baies vitrées et sa tarte aux myrtilles, pas de doute: on sera bien.
Merci, d’ailleurs, à tout le staff de nous avoir prêté leur escalier de secours sur la face est du refuge. Nous avons pu nous y suspendre afin d’y entraîner les remontées sur corde. Drôle de scène que de voir des apprentis alpinistes jouer aux araignées sous les yeux surpris d’autres alpinistes réveillés durant leur sieste.
Il convient également de relever la qualité du souper proposé ce soir-là, à Moiry. Il est certain que les immenses plats de macaronis des Alpes auront su calmer les estomacs des plus gourmands grâce à leur montagne de lard, leurs torrents de crème et leurs séracs de raclette. Seule petite ombre au tableau : la taille de certains couchages, - dans l’ancienne cabane - susceptibles de poser quelques soucis aux plus grands… suivez mon regard.
Une arête de poisson
Dimanche matin. Le soleil brille. Des nuages, voire des orages, sont attendus en deuxième partie de journée, mais, sauf imprévu majeur, nous devrions être rentrés à temps. Mario, le cœur vaillant, mène la marche, et c’est avec un bon rythme que nous partons en direction du sud-est, le long d’un chemin rocailleux. Le Pigne, on arrive!
L’approche est sans histoire, excepté une odeur de poisson qui émane d’on ne sait où le long du chemin. Jusqu’à maintenant, aucune explication valable n’a pu être apportée à cette considération olfactive. Bref.
Arrivés au col, nous enfilons notre équipement de rocher. Les cordées sont formées et nous nous élançons vers l’objectif du jour. Une attention toute particulière est donnée au type d’encordement selon le terrain rencontré. Entre corde tendue, corde courte et micro-longueurs, nous avons tout le loisir de mettre en pratique les enseignements de notre cher et dévoué chef de course.
L’arête nord-ouest du Pigne, toute de roche vêtue, nous voit progresser à un rythme serein. Attention, toutefois, à ne pas confondre vitesse - gage de sécurité - et précipitation. Au fil de notre ascension, un panorama incroyable se dévoile à nos yeux, avec le Zinalrothorn, l’Ober Gabelhorn ou le Weisshorn en toile de fond. Vous l’aurez compris: c’était pas dégueulasse.
Pourquoi on se réveille si tôt
Arrivée au sommet sans encombre, mais avec le sentiment qu’on est au bon endroit, au bon moment. Qu’il y a bien pire pour un dimanche matin, qu’on a bien fait de se lever tôt et qu’on ferait bien de faire ça plus souvent. La montagne, ça vous gagne !
Après une petite pause où l’on aura eu la chance de se prendre un nuage glacial entre deux bouchées, nous redescendons par la voie normale, le long du glacier, et profitons d’un petit lac glaciaire et de ses rivages verticaux pour entraîner le sauvetage lors de chutes en crevasse. Boîte aux lettres, ancrage, mouflage: on espère bien ne pas devoir s’en servir.Mais ça fait partie du jeu, paraît-il. En tout cas, on saura comment réagir si cela nous arrive. On n’oubliera pas non plus de faire une petite donation à la Rega, ça peut servir.
Le retour se fait sans encombre. Nous récupérons nos affaires – et des forces – à la cabane (ah, cette tarte aux myrtilles, Philippe), puis entamons la descente en direction du parking, en slalomant entre les foules de randonneurs et de trailers bien décidés à venir en découdre, eux aussi, avec les macaronis de la cabane de Moiry.
Voilà pour cette initiation. Encore une fois, un grand merci à celle et ceux qui nous accompagnés, nous, les apprentis montagnards. Un merci, aussi, au CAS section prévôtoise, de nous permettre de se frotter à ce formidable environnement grâce à une formation pragmatique. On ne peut que la recommander
Serge Merillat
